La Semaine de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) est l'occasion de mettre l'accent sur un aspect trop souvent sous-estimé : la parole des salariés. Placée sous le signe du dialogue autour du travail réel, cette édition 2025 fait écho à une conviction profonde de l'UNSA.
Donner la parole à celles et ceux qui le vivent au quotidien participe en effet à l'amélioration durable des conditions de travail, de la santé des travailleurs et de la performance globale des entreprises et des administrations.
Le dernier Indice du moral des salariésréalisé par l'UNSA et Cluster 17 confirme cette urgence. Seuls 13 % des salariés jugent leurs conditions de travail « très satisfaisantes » ; ils sont 46 % à les considérer simplement « satisfaisantes ». Plus inquiétant, 54 % disent ne pas se sentir écoutés sur leur lieu de travail. La parole existe – souvent entre collègues – mais elle reste rarement prise en compte par les directions.
Un tiers des salariés décrivent par ailleurs un fort écart entre le travail qu'on leur prescrit et leur travail réel ; 6 % jugent cet écart intenable. Ce décalage peut engendrer des risques professionnels. Il est souvent à l'origine de tensions ou de désorganisations et participe au désengagement des collectifs de travail. Il dégrade donc la performance globale des entreprises et administrations.
S'y ajoute le fait que trop peu d'entreprises et d'administrations respectent leurs obligations de prévention des risques professionnels. Ainsi, seules 50 % d'entre elles possèdent un document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) à jour. Et dans la moitié des cas, les risques psychosociaux n'y figurent pas. Il en va de même pour les plans de prévention afférents.
Cette inaction a un coût social et économique. 74 millions de journées de travail ont été perdues en 2023 en raison d'accidents du travail ou de maladies professionnelles par exemple.
Pour une amélioration durable des conditions de travail, l'UNSA défend une approche fondée sur un dialogue social de qualité et exprime des revendications concrètes pour réhabiliter la parole au travail :
• rendre les CSSCT obligatoires dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés, avec des moyens et des compétences élargis
• systématiquement associer les salariés et leurs représentants à l'identification des risques professionnels et à la conception des plans d'action de prévention
• ouvrir des négociations QVCT dans la fonction publique
• reconnaître l'origine professionnelle de certaines pathologies psychiques, trop souvent invisibilisées
• mieux former les dirigeants à la prévention des risques dès leur cursus initial.
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